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6*14 MEMOIRES DB PIERRE DB L'ESTOILE.
plus roi de Frapce. qu'estoit le diable, quand il pro: mettoit à Jesuschrist tous les royaumes qu'il n'avoit que par imagination. Au surplus, qu'il y avoit une conjuration dedans la ville, et que ceux, de la cour y cpnuivoient; que les bons catholiques n'avoient desja plus.de liberté. « Moi-mesme, dist-il, messieurs, je « n'ose aller voir pas un de mes amis : car sitost que j'y « vois, on dit que c'est pour quelque faccion. Us m'en-« voieront bien quelqu/e fois une bouteille de vin, et « me manderont qu'ils désireraient en boire avec moi; « mais ils n'osent., tant la condition des bons catholi-« ques, et principalement de ceux de l'Eglise, est mi-« serable à Paris. » Parla aprés de seize ou dix-huit politiques de Beauvais, réfugiés à Paris ; et que c'estoit une grande honte de dire qu'une telle ville que Paris servist d'âzyle et'de refuge à ces belistres de politiques.
Appela La Chastre et Victri ces faux vieillards de Susanne; et que le Bearnois, leur sauveur, estoit un pendu, qu'on devoit attacher à une potence. Qu'on . lui avoit voulu desja par plusieurs fois imposer silence là dessus.;^ mais qu'il en diroit quatre fois davantage qu'il n'en avoit dit.
Le mecredi _t de ce mois, les Seize, sous la permission du duc de Maienne, s'assemblèrent aux Carmes, où présida nostre maistre Boucher, et y harangua assez modestement et succinctement. U leur dit qu'il avoit charge de M. de Maienne de les, asseurer que sa volonté et resolution estoit de ne faire jamais paix avec l'here-tique, et de vivre et mourir avec eux dans le parti de la sainte ^Union. Senault leur en çlit autant. Ib avoient fait courir le bruit qu'ils estoient bien douze cens : mais ils n'estoient que trois cens, qu un peu plus.
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